Description
Un jeune homme aimable et un auteur à moitié reconnu, soutenu par Sarah Bernhardt, Edmond Rostand devint soudainement un héros national grâce à Cyrano de Bergerac, se voyant immédiatement décoré de la Légion d’honneur. Cette pièce somptueuse mêlant poésie et esprit militaire, offrant une atmosphère historique rappelant à la fois Les Trois Mousquetaires et le monde raffiné des précieux, constitua un drame en vers d’une virtuosité époustouflante, rappelant le génie de Ruy Blas. Cyrano conquit aisément un public fatigué du théâtre intellectuel, galvanisé par le patriotisme culturel de l’auteur. Comme l’a écrit Jules Renard après la première représentation : « Ainsi, il y a un chef-d’œuvre de plus dans le monde. » Il est peut-être nécessaire de tempérer un peu cet éloge, mais seulement un peu. En dépit de ses origines dans la bourgeoisie la plus conventionnelle, Cyrano demeure le summum du théâtre populaire à ce jour, et son dernier acte, avec son cadre de couvent et ses feuilles mortes, est tout aussi émouvant qu’un finale de Verdi.
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