Description
La philosophie politique et la psychanalyse partagent un enjeu fondamental concernant le malaise latent qui affecte la vie des individus et des sociétés. Bien que l’analyse se concentre sur la quête des origines et la compréhension des aspects intimes de l’être humain, incluant ses lacunes, ses troubles et ses désirs, il arrive un moment où la connaissance seule ne suffit pas à guérir, à apaiser ou à soulager. Pour cela, il est nécessaire de transcender la douleur, la colère, le deuil, le renoncement et surtout le ressentiment, une amertume qui peut nous consumer alors même que nous pourrions découvrir en lui une saveur subtile et libératrice.
L’aventure démocratique elle-même est confrontée à la ruminante victimisation. La question du bon gouvernement peut céder le pas à une interrogation plus cruciale : comment, à tous les niveaux, que ce soit institutionnel ou autre, agir pour que cette entité démocratique puisse contenir la pulsion du ressentiment, la seule force capable de menacer sa pérennité ? Ainsi, individus et État de droit se retrouvent face à un défi commun : diagnostiquer le ressentiment, sa puissance obscure, et résister à la tentation d’en faire le moteur des récits individuels et collectifs.
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