Description
Peut-être approchons-nous d’une époque où nous réaliserons que les fondements des grands édifices de pensée érigés par les philosophes dogmatiques n’étaient, au fond, que des croyances issues de superstitions anciennes, telles que la superstition de l’âme, devenue la superstition du moi, continuant à semer le trouble de nos jours. Ces édifices reposaient peut-être sur des jeux de mots, des suggestions linguistiques étranges, voire des généralisations risquées provenant d’expériences limitées et très humaines, trop humaines.
Il semble que pour imprégner durablement le cœur de l’humanité, toutes les grandes idées doivent d’abord errer dans le monde sous des formes monstrueuses et effrayantes. La philosophie dogmatique, telle que l’invention platonicienne de l’esprit pur et du Bien en soi, fut l’un de ces masques. Aujourd’hui, alors que nous nous libérons de ces illusions, que l’Europe respire et se libère de ce cauchemar, nous, responsables de rester vigilants, héritons de l’énergie forgée dans la lutte contre ces erreurs.
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